Débris, vestiges et reliques :
Les décombres de Notre-Dame de Paris, entre matérialités et sacralités

Journée d’étude du 19 mars 2021 (en distanciel)

Introduction à la journée

Par Claudie Voisenat


Session 1. Sauvetage et destins cultuels et patrimoniaux du Trésor et des reliques de la cathédrale

Table ronde animée par Gaspard Salatko (FSP) et Nathalie Cerezales (HiCSA), avec Marie-Hélène Didier (Conservatrice des Monuments historiques, DRAC Île-de- France), André Finot (Porte-parole de la Cathédrale, sous réserve), Judith Kagan (Conservatrice générale du patrimoine) et Laurent Prades (Régisseur de la Cathédrale).

Résumé : Le sauvetage du Trésor de la cathédrale et de ses reliques est un moment privilégié pour interroger les traitements et les soins prodigués à ces collections : comment le plan de sauvegarde du Trésor a-t-il été mis en œuvre la nuit du drame ? Comment les collections de la cathédrale ont-elles été aiguillées vers d’autres lieux de conservation ? Quels sont les devenirs possibles de ces collections ? Et qu’est-ce que les réactions des publics de la cathédrale après l’incendie révèlent des attachements à l’édifice ? Ces questions permettent de comprendre comment l’incendie du 15 avril 2019 a rejoué la trajectoire des objets, des œuvres et des reliques conservés à Notre-Dame de Paris, mais peut être aussi redistribué les significations qui leur sont attachées.

Table ronde de la session 1 :


Session 2. La fabrique des vestiges et ses artisans

Introduction « Notre-Dame des encombrants », par Dorothée Chaoui-Derieux (SRA), suivie d’une table ronde « les forçats des bigbags » animée par Yann Potin (AN), avec Aurélia Azéma (LRMH), Béatrice Bouet (DRAC IDF / SRA), Dorothée Chaoui-Derieux (DRAC IDF / SRA), Catherine Lavier (C2RMF), Lise Leroux (LRMH), Maxime L’Héritier (Université Paris 8), Olivier Puaux (DRAC IDF / SRA), Delphine Syvilay (LRMH), Thierry Zimmer (LRMH), Claudine Loisel (LRMH), à partir d’une sélection de photos, récits (par les forçats eux-mêmes) de la genèse d’un collectif et de l’aventure humaine vécue sur le chantier.

Résumé : L’emploi du terme « vestige » n’est pas anecdotique. Sur le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris, il ne renvoie pas seulement aux qualités physiques des matériaux issus de l’incendie. Il dénote aussi les manières de les évacuer, de les trier, de les classer, de les conserver. Comment la désignation de « vestige » s’est elle imposée sur le chantier ? Qui sont les acteurs chargés du traitement et de la conservation des vestiges ? Où et comment interviennent-ils dans l’environnement si singulier du chantier de restauration de Notre-Dame de Paris, caractérisé notamment par la contamination au plomb ? Les questions abordées lors de cette table ronde concourent à éclairer les coulisses de la fabrique des vestiges, mais aussi le travail de ses artisans.

Introduction à la session 2 : « Notre-Dame des encombrants », par Dorothée Chaoui-Derieux (SRA), 


Table ronde de la session 2 : « Les forçats des bigbags »


Session 3. Ce qui fait vestige

Table ronde animée par Vincent Négri (ISP), avec Aurélia Azéma (LRMH), Catherine Lavier (C2RMF), Maxime L’Héritier (Université Paris 8), Lise Leroux (LRMH), Emmanuel Maurin (LRMH) et Delphine Syvilay (LRMH).

Résumé : Métal, bois, pierre : les vestiges issus de l’incendie de Notre-Dame de Paris présentent des matériaux constitutifs contrastés. Si leur analyse requiert des compétences distinctes, elle soulève aussi des problématiques transversales : comment définir des protocoles de nettoyage adaptés aux matériaux ? Comment les observer, les évacuer, les étiqueter, les conserver ? Et qu’est-ce que des analyses – parfois invasives – disent de la provenance des matériaux, de la structure du bâtiment, de son édification ? Les questions traitées par les scientifiques ne visent donc pas seulement à renseigner les propriétés physiques ou mécaniques des différents matériaux. Elles concernent tout autant l’empreinte et la trajectoire sociales du vestige, depuis son prélèvement jusqu’à son éventuel réemploi en dialogue avec la maîtrise d’ouvrage.

Table ronde de la session 3 :


Session 4. L’apprentissage du vestige

Table ronde animée par Jean-Christophe Monferran (UMR 9022), avec Sébastien Baudry (ING Environnement Énergie), Guérin Chatenet (Jarnias), Christophe Deleruyelle (ADNEFrance, sous réserve), Sofian Lecluse (ADNE-France), Michaël Lemaire (Jarnias), Guillaume Levet (Pierrenoël) et Grégory Vacheron (Jarnias).

Résumé : Sur le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris, le traitement et la conservation des vestiges nécessite l’intervention de nombreux opérateurs : grutiers, cordistes, tailleurs de pierre, sasmen et professionnels du traitement des déchets plomb, etc. Tous travaillent de concert avec les scientifiques et les archéologues qui ont mis en partage une « pédagogie du reste ». Comment les professionnels du bâtiment perçoivent-ils les décombres ? Comment ont-ils appris à les considérer comme des vestiges ? Comment les conditionnent-ils ? Comment les manipulent-ils ? Au-delà de l’attachement à un chantier d’exception, cette table ronde donne à comprendre en quoi chacun réinvente ses pratiques professionnelles au contact de vestiges dont l’empreinte matérielle se conjugue au passé, au présent et au futur.

Table ronde de la session 4 :


Session 5. Le chantier, une mémoire en construction

Mise en perspective dialoguée avec Alexis Komenda (C2RMN), Jean-Christophe Monferran (UMR 9022), Gaspard Salatko (FSP), Claudie Voisenat (UMR 9022) et Thierry Zimmer (LRMH).

Résumé : Le traitement des vestiges a généré une remarquable somme documentaire. Cette dernière session s’adosse au travail photographique conduit par Alexis Komenda depuis le 18 avril 2019 : comment s’inventer observateur et chroniqueur du chantier et de ses artisans ? De quoi ses images sont-elles le témoignage ? De qui seront-elles la mémoire ? Autant de questions qui donnent aussi à penser le traitement des vestiges de Notre-Dame de Paris comme aventure humaine.

Dialogue de la session 5 :


Conclusion de la journée

par Christian Hottin