Repérage spatio-temporel des claveaux des nervures des voûtes effondrées

Résumé
 

L’authenticité et le réemploi des matériaux de construction sont des problématiques centrales lors d’une intervention lourde sur un édifice patrimonial. Dans le cas de la cathédrale Notre-Dame de Paris, l’effondrement de ses voûtes, le 15 avril 2019, a provoqué au sol des amoncellements d’items dont le devenir pose question.

Sur ce chantier d’exception, ces items n’ont pas été considérés comme des débris, mais comme des objets à valeur patrimoniale, justifiant une intervention mettant en œuvre les techniques de l’archéologie. C’est la raison pour laquelle leur déblaiement a fait l’objet d’une approche raisonnée et d’une documentation par des prises de vues photographiques. Plus de 50 000 clichés ont été produits, notamment par le Laboratoire de recherche des monuments historiques, le C2RMF, et le Service régional d’Archéologie de la DRAC Ile-de-France.
 
Ce projet a l’ambition d’introduire une méthode pour faciliter le repérage d’artefacts remarquables à partir d’un corpus de photographies partiellement indexées et le chaînage temporel des différents états et positions de ces éléments. Le cas d’application porte sur les items suivants : les claveaux des nervures des voûtes de la cathédrale Notre-Dame, dans le cadre du suivi scientifique du chantier et de la documentation des premières interventions. Mis en lien avec les techniques numériques du relevé et la restitution géométrique de formes architecturales, ce repérage lie les données sémantiques (archéométriques, historiques, typologiques…) à la position spatiale et temporelle des artefacts dans les nuages de points 3D du chantier de mise en sécurité et de restauration, au fil des interventions.
 

Réalisé par des partenaires complémentaires, spécialistes de l’archéométrie, la conservation des monuments historiques, le relevé/modélisation 3D des formes et le développement de systèmes d’informations spatialisées pour la gestion des données patrimoniales, le projet REPERAGE proposera un meilleur suivi des éléments d’un édifice ou d’un objet patrimonial, dans le cas d’une destruction partielle ou totale de ce dernier. Il contribue aux apports scientifiques du chantier Notre-Dame, en harmonie avec les projets de recherche existants, et avec les pratiques actuelles de documentation de la prise en charge chantier de sauvetage post-catastrophe.

 

Date de démarrage

2020

Soutien financier 

Fondation des Sciences du Patrimoine

Participants

Béatrice Bouet, SRA
Dorothée Chaoui- Derieux, SRA
Livio De Luca, MAP
Anaïs Guilhem, MAP-LRMH
Antoine Gros, MAP
Lise Leroux, LRMH
Olivier Malavergne, LRMH
Véronique Vergès-Belmin, LRMH
Thierry Zimmer, LRMH