Journée d’étude “Débris, vestiges et reliques” le 19 mars 2021 en visioconférence

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Soutenue par la Fondation des Sciences du Patrimoine, cette manifestation s’inscrit dans le GT Emotions/Mobilisations du chantier scientifique de Notre-Dame de Paris

Amorcé en octobre 2020 avec le soutien de la Fondation des Sciences du Patrimoine, le projet Débris, vestiges et reliques (les décombres de Notre-Dame de Paris, entre matérialités et sacralités) repose sur un dialogue entre historiens, juristes, historiens de l’art, archéologues et anthropologues. Le projet porte sur les statuts et traitements accordés aux débris de la charpente, de la flèche et des voûtes effondrées, en les comparant à la trajectoire d’autres éléments dont le sens a été modifié par la catastrophe : autel sinistré de Touret ; objets « martyrs » (tel le coq reliquaire porteur des traces de sa chute) ; objets « miraculés » (comme la Vierge du pilier ou la croix de Marc Couturier) ; trésor et reliques historiques de la cathédrale qui ont pu être évacués la nuit du drame.

À l’issue d’une première phase prospective, cette enquête montre que les trajectoires des vestiges et des trésors de la cathédrale ne sont pas tracées d’avance : ce sont bien les acteurs concernés par ce monument et ses histoires qui en infléchissent les devenirs possibles en sélectionnant ce qui fait sens au regard des méthodes et des ressources qu’ils mobilisent pour identifier ce qui, parmi les décombres, fait mémoire. Partant de ce constat, cette journée d’étude vise à (ré)examiner et redéployer les orientations initiales du projet à la lumière d’une démarche étroitement collaborative, pensée à l’image de la restauration de la cathédrale. Leur objectif est d’inviter les différents acteurs du chantier à engager un échange réflexif sur la manière dont ils vivent et interprètent leurs expériences matérielles de la cathédrale-en-chantier.

Que dire du sauvetage et des destins cultuels et patrimoniaux du trésor et des reliques de la cathédrale ? Comment et par qui les « débris » de la cathédrale sinistrée sont-ils constitués comme des « vestiges » ? Comment dire, raconter et réglementer les expériences matérielles d’un chantier d’exception ? Ces questions seront notamment abordées lors de quatre tables rondes réunissant les différents acteurs engagés dans et autour du chantier de sécurisation. Ces échanges, nourris de mises en perspective historiques et juridiques, s’adosseront à des images et des documents collectés lors de l’enquête. Ce sont là autant de perspectives pour comprendre comment l’incendie et la restauration de Notre-Dame de Paris réorganisent – à bas bruit comme à grand bruit – la relation entre la matérialité et la sacralité de l’édifice et de ses objets.

Comité d’organisation :
Nathalie Cerezales (Centre de recherche Histoire culturelle et sociale des arts) ; Dorothée Chaoui-Derieux (Service régional de l’archéologie de la direction régionale des affaires culturelles/Drac Île-de-France) ; Jean-Christophe Monferran (UMR 9022 “Héritages : Culture/s, Patrimoine/s, Création/s”, CNRS) ; Vincent Négri (Institut des sciences sociales du politique, CNRS), Yann Potin (Archives nationales) ; Gaspard Salatko (Fondation des Sciences du Patrimoine) ; Claudie Voisenat (UMR 9022 “Héritages : Culture/s, Patrimoine/s, Création/s”, CNRS/Ministère de la culture).

Contact : gaspard.salatko[at]gmail.com